Catherine Gromb-Locatelli

PSYCHOPRATICIENNE


Médecin à l’origine

- j’ai très vite pris conscience de l’importance des intrications entre le psychisme et le corps

    J’avais à peine 13 ans lorsque j’ai lu un article assorti d’une photo à propos d’un homme handicapé par son obésité : il pesait 500 kg et ne pouvait plus sortir de sa roulotte. Son histoire m’avait  impressionnée : il avait commencé à grossir à son retour de la guerre du Vietnam où il était soldat. La guerre l’avait traumatisé, et c’est à la suite de ce traumatisme psychique qu’il s’était mis à manger toute la journée.

     J’ai présenté ma thèse de Doctorat en Médecine générale à propos du cas d’une patiente chez laquelle avaient été diagnostiqués une maladie auto-immune et un cancer associé. Cette patiente, je l’avais rencontrée et examinée lors d’un de mes stages hospitaliers, et j’avais été impressionnée par son anxiété ; sa maladie auto-immune était apparue 7 ans auparavant, en même temps qu’une dépression réactionnelle au décès de sa soeur (atteinte d’un cancer) ; elle avait très peur d’être atteinte elle aussi d’un cancer. J’avais pris ses craintes au sérieux, et les examens permirent effectivement de diagnostiquer un cancer qui put être traité. Dans ma thèse, j’expliquais mon hypothèse : le traumatisme psycho-affectif vécu par la patiente 7 ans auparavant avait déclenché des perturbations du phénomène de tolérance immunitaire à l’origine de l’apparition de la maladie auto-immune et du cancer. A l’époque, on commençait à peine à envisager sérieusement un lien entre le psychisme et ce type de maladies. Les médecins rapportaient des “coïncidences”  chronologiques entre un choc affectif et le déclenchement d’une maladie ; ils observaient que certaines pathologies apparaissaient beaucoup plus volontiers chez des personnes anxieuses ou stressées... Mais j’avais seulement “glissé” mon hypothèse dans la conclusion, et le sujet officiel de ma thèse était d’étudier la corrélation entre la myasthénie (maladie auto-immune) et le carcinome papillaire de la thyroïde (cancer). Bien des années plus tard, au cours de ma formation de psychothérapeute, j’ai pu suivre un module d’enseignement sur le stress et les maladies psychosomatiques dans lequel nous étaient énumérées les nombreuses conséquences possibles du stress (fatigue, crampes musculaires, chute des cheveux, migraine, maux de dos, eczéma, psoriasis, herpès, angine, bronchite, allergie, spasmophilie, colite, ulcère gastro-duodénal, cystite, hypertension artérielle, diabète... mais aussi maladies auto-immunes et cancers!).  Le médecin traitant de la  patiente qui avait été à l’origine de ma thèse lui avait conseillé de faire de la relaxation et/ou de suivre une psychothérapie ; ma formation de psychothérapeute venait confirmer a posteriori combien ces conseils étaient précieux pour la santé future de cette jeune femme.

    Autre cas illustrant le lien entre le psychisme et le corps et qui reste gravé dans ma mémoire : une grand-mère qui se plaignait d’acouphènes (bourdonnements d’oreilles) survenus brutalement après qu’elle ait appris par voie téléphonique “qu’elle n’aurait plus le droit de voir ses petits-enfants”.

- j’ai été impressionnée de constater que certains problèmes médicaux (voire de médecine d’urgence) pouvaient trouver leur solution à travers l’écoute du patient

    Lors d’une consultation de médecine générale, une femme se plaint de brûlures gastriques et d’un reflux gastro-œsophagien. Elle s’attend à ce que je lui fasse une ordonnance d’anti-acides. Je lui demande à quand remonte le début des symptômes, et elle réalise qu’elle présente cette symptomatologie depuis que sa belle-mère est venue habiter chez elle (elle me confie leurs difficultés relationnelles). du fait de cette prise de conscience, elle n’est plus demandeuse de médicaments, et décide de solutionner “ce qui lui reste sur l’estomac”.

    En garde d’urgence à l’hôpital, je reçois un homme qui se plaint d’un prurit généralisé. A force de se gratter, il présente même de petites lésions cutanées. La dermatologue de garde diagnostique un prurit nerveux. Cet homme célibataire qui est avocat en libéral et s’investit énormément dans son travail n’a pas pris de congés depuis 3 ans ! La dermatologue lui annonce que s’il veut que son corps le laisse tranquille, il faut qu’il prenne des vacances en urgence.

- j’ai été étonnée par la fréquence et parfois la gravité des effets indésirables médicamenteux

    Titulaire d’un certificat en Toxicologie Médicale, j’ai travaillé dans un service de pharmacovigilance où on observe les effets indésirables des médicaments. Je suis donc persuadée qu’il n’est pas anodin de prendre un médicament, et qu’il est appréciable de pouvoir aider une personne ayant des difficultés d’origine psychologique par une psychothérapie plutôt que par des médicaments dès lors que c’est possible. Les médicaments psychotropes peuvent servir de béquille pour passer un cap en attendant l’amélioration liée à la psychothérapie, mais il n’est pas souhaitable de chercher pendant des années la solution à son anxiété ou à ses insomnies dans la prise de tranquillisants. Le risque de dépendance aux benzodiazépines (anxiolytiques largement prescrits) est réel ; sans compter les effets indésirables du type somnolence ou troubles de la mémoire qui peuvent diminuer la conscience de soi et la qualité de la communication.

- je suis toujours restée autant sensible à la souffrance psychique qu’à la douleur physique

     ”Autant” sensible à la douleur morale qu’à la souffrance physique, si ce n’est plus, car dans mes études médicales je n’ai eu aucune formation pour faire face à la souffrance psychique autrement qu’en essayant de la gommer par des médicaments psychotropes. Pas plus de préparation pour accompagner psychologiquement un patient atteint d’une maladie incurable, ou pour annoncer à une mère que la leucémie de son enfant de 3 ans vient de récidiver, ou pour expliquer à une femme de 75 ans que son mari est mort sur la table d’opération alors qu’il était parti au bloc pour une simple biopsie.


 

 J’ai rapidement eu l’envie d'accompagner les personnes en souffrance par un travail de psychothérapie

    ... mais il y a de nombreux courants de psychothérapie (thérapie cognitivo-comportementale, thérapie systémique familiale, thérapie d’inspiration psychanalytique, thérapie humaniste) subdivisés en nombreuses modalités. J’ai eu besoin de faire mûrir mon projet, de me laisser sentir quelles étaient mes valeurs phares et de quelle façon je voulais apprendre et pratiquer ce métier. 

    C’est lorsque j’ai entendu Isabelle Filliozat dans son émission radiophonique “Au cœur de vos émotions” et après avoir lu son livre “Au cœur des émotions de l’enfant”, que j'ai su que c'était auprès d'elle que je souhaitais me former à ce métier.

    Sa façon d’appréhender l’être humain, son fonctionnement et ses problématiques me donnait la conviction que j’allais enfin pouvoir rassembler les pièces du puzzle que j’avais jusqu’alors récoltées de par mes observations, et que son enseignement allait de plus me permettre de découvrir les morceaux manquants à mon puzzle de la compréhension de l’être humain.  

    Je m’intéressais depuis longtemps au mécanisme de l’attachement primaire (comment se crée le lien entre une mère et son enfant qu’elle vient de mettre au monde) et aux conséquences néfastes d’un attachement empêché de se réaliser dans de bonnes conditions. Au delà de la théorie, pour mieux comprendre ces processus, j’ai travaillé en maternité, en néonatalogie et en crèche ; j’ai aussi fait un stage de pédopsychiatrie auprès du Docteur Françoise Molénat qui développait le concept de “grossesse à risque psychologique” (comment investir une grossesse et sa relation avec son nouveau-né alors que le bébé précédent est mort in utero ou décédé de la mort subite du nourrisson?...).

    En pédopsychiatrie, j’avais aussi pu observer comment parfois un enfant pouvait être perturbé et gêné dans son développement lorsqu’il y avait un antécédent d’hospitalisation (ce qui signifiait à l’époque être séparé de ses parents) et ce d’autant plus que la séparation avait été précoce. Dans certains cas, j’avais été impressionnée par l’impact des difficultés relationnelles parent-enfant ; survenues parfois dans la foulée d’une séparation pour raison médicale  ou sociojuridique, dans d’autres cas les difficultés semblaient liées à un handicap de l’enfant, ou encore les parents avaient eu un véritable choc à l’occasion d’une échographie obstétricale lors de laquelle on leur avait asséné un peu brutalement un diagnostic grave pour le foetus et ce traumatisme restait gravé en eux alors même qu’il avait été infirmé par la suite, etc... J’admirais le travail pluridisciplinaire de l’équipe de l’hospitalisation de jour qui s’occupait de l’enfant en prenant en compte les difficultés parentales ; le soutien offert à ces parents (guidance parentale) leur permettait dans la façon d’appréhender leur enfant, et les progrès constatés chez cet enfant allaient de pair avec l’amélioration de la relation parent-enfant.

    Déjà sensibilisée par ce stage à l’importance de l’aide à la parentalité, j’ai aussi beaucoup appris des années plus tard en fréquentant l’EPE (École des Parents et des Éducateurs) qui organise des conférences et des groupes de parole autour de la parentalité, parce que le métier de parent n’est pas toujours facile et qu’il est bien le seul à être pratiqué sans avoir eu de formation préalable. C’est d’ailleurs ce qu’explique Thomas Gordon dans son livre “Parents efficaces”, lui qui a créé des ateliers pour les parents en difficulté face à leur enfant, et qui a rapidement constaté que de nombreux parents souhaitaient apprendre une nouvelle façon de communiquer avec leur enfant en prévention et sans attendre de voir surgir les problèmes.

    Je parlais plus haut de mon intérêt pour le mécanisme de l’attachement primaire ; les enseignements d’Isabelle Filliozat puis de Richard Erskine m’ont permis de réaliser l’importance des implications d’une problématique de l’attachement. Bien sûr un enfant qui n’aura pas connu un attachement sécure pourra  avoir un manque de sécurité intérieure avec des problèmes de confiance en soi et une tendance aux conduites addictives ; devenu adulte, il rencontrera peut-être des difficultés en tant que parent ou futur parent car la parentalité aura le pouvoir de réactiver ses blessures archaïques. Mais les conséquences peuvent être plus étendues : bien des personnes ont des difficultés relationnelles à l’âge adulte qu’elles traînent depuis l’enfance parce que bébé elles n’ont pas pu se sentir en lien de façon intime avec leur mère ; à l’extrême, la peur de l’intimité peut conduire à des comportements violents (violence conjugale, maltraitance des enfants). Une personne qui manque de confiance en soi n’ose pas s’affirmer du fait de son aversion pour les conflits ; elle aura donc tendance à refouler de façon systématique l’émotion de colère, ce qui génère chez elle un stress chronique. Alors différents symptômes pourront apparaître ; chez certains il s’agira de violence (dirigée contre les autres ou contre soi-même) et il pourra aussi s’agir d’angoisse, de dépression, ou de maladie.

    Isabelle Filliozat et Richard Erskine insistent sur les bienfaits et la nécessité de l’expression émotionnelle car toute émotion refoulée est source de stress. Mais Isabelle Filliozat explique “Seules nos émotions naturelles sont à exprimer. Or 90 % de nos réactions émotionnelles ne sont que des sentiments parasites. Ce sont de émotions emmêlées, des blessures non guéries de l’enfance, des sentiments écrans de nos émotions véritables”. Dans le livre “L’intelligence du cœur”, à propos de l’élastique (l’une des sortes de sentiment parasite), elle écrit “Pour détacher un élastique, il suffit de suivre le fil de l’émotion ressentie, en faisant défiler nos souvenirs jusqu’à la première fois où nous l’avons ressentie... mais pas exprimée. Une fois retrouvée la situation qui a suscité tant d’affects, on va la guérir. Il faut tout d’abord rouvrir la plaie pour mieux désinfecter ; sortir toutes les émotions qui n’ont pas été entendues ; puis refermer en mettant des mots sur le vécu, en donnant du sens à ce qui s’est déroulé”. L’expression émotionnelle, voilà un des “outils thérapeutiques” que j’ai appris avec Isabelle Filliozat puis Richard Erskine.



 

  Psychopraticienne

Installée en libéral depuis mai 2010

Formée par l'EIREM comme Psychopraticienne en Thérapie Empathique Intégrative

(3 cycles sur 5 ans, puis 2 années de groupes didactiques)

j'ai parallèlement participé à des ateliers de formation en:

  -CNV (Communication Non Violente)

  -Musicothérapie (au CHS de DIjon)

  -Art-thérapie

puis je me suis formée à la Psychothérapie Intégrative avec Richard Erskine

par ailleurs j'ai suivi une formation complémentaire en Psychopathologie au C.I.F.P.

(Centre Interdisciplinaire de Formation à la Psychothérapie relationnelle et multiréférentielle)

puis j'ai validé la formation en Psychopathologie Clinique à la Faculté de Médecine de Marseille.



    Isabelle Filliozat est Psychologue clinicienne, Psychothérapeute titulaire du Certificat Européen de Psychothérapeute, et écrivaine. Elle a d’abord créé le stage “La grammaire des émotions”, puis 14 ans après elle a créé l'EIREM (École des Intelligences Relationnelle et Émotionnelle) qui est un centre de formation dont l’approche s’inscrit dans le courant de psychologie humaniste comme psychothérapie multiréférentielle intégrant des outils tels que l’analyse transactionnelle (AT), la gestalt-thérapie, la programmation neurolinguistique (PNL), le travail Reichien (psycho-corporel).
   

Richard Erskine est Psychologue clinicien et Psychanalyste. Il a créé et dirige l'Institut de Psychothérapie Intégrative. Au-delà de toutes les approches qu'il utilise (dont la gestalt-thérapie, l'analyse transactionnelle, la théorie de l'attachement, l'approche centrée sur la personne...) Il insiste sur le rôle central de la relation dans la thérapie notamment en ce qui concerne la qualité du contact. C'est après avoir lu son livre « Reprendre contact avec l'enfant intérieur » (dans lequel il retranscrit des séquences de travail thérapeutique) que j'ai eu à cœur de pouvoir bénéficier de son enseignement.

 

    Ma thérapie personnelle

    J’ai moi-même fait un travail de psychothérapie sur plusieurs années, pré requis nécessaire à la profession de psychothérapeute. J’ai ainsi pu expérimenter différentes façons d’avancer sur mon propre chemin : travail individuel et en groupe ;  thérapies cognitive, émotionnelle et corporelle (bioénergie mais aussi travail basé sur la mobilisation des traumatismes enkystés par les vibrations de la voix chantée).

    Code de déontologie

    Je souscris au code de déontologie de la FF2P (Fédération Française de Psychothérapie et Psychanalyse www.ff2p.fr).

    Supervision

    Je suis supervisée de façon régulière

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